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J'aime créer, en général. De préférence avec des produits toxiques. En peinture, l'odeur des solvants ou des colles me ravit. Sur ce plan, la gravure offre des possibilités infinies.

Je ne choisis pas mes sujets : ce sont eux qui s'imposent à moi. Au commencement, il peut y avoir une image captée à l'improviste. Une rêverie. Une expression. Le défi est de les représenter, peut être de les détourner. C'est tantôt une quête, tantôt un exorcisme, tantôt un jeu. L'abstraction fait parfois irruption dans cette trajectoire, non pas comme un dogme mais comme un moyen de saisir l'essence même de mon sujet, dans toute son intensité.

De tous les choix qui jalonnent le processus de création, c'est souvent celui du titre que je fais en premier. Le reste vient ensuite : peinture ou gravure, figuration ou abstraction, pointe sèche ou aquatinte… Pour progresser dans ce dédale, il y a toujours le dessin, les croquis innombrables jetés sur un petit carnet qui ne me quitte jamais. Depuis quelques années, c'est surtout à la gravure que j'ai travaillé. L'entrecroisement répété des outils, des plaques et des bains d'acide rend l'imprévu toujours possible, et (presque) toujours bienvenu. La magie de la gravure est dans son processus même, ce va-et-vient entre l'intention et le mirage du résultat final, hypothétiqe, insaisissable. C'est un yoga mental, dans lequel l'énergie intérieure se concentre successivement sur le trait, sur le vernis, sur l'acide, dans une projection patiente et sereine vers ce qui n'existe pas encore.

Gravure, éloge de la lenteur… Dans un monde où rien ne va assez vite, le temps qu'il faut jusqu'au bon à tirer est un espace offert à la méditation, à la profondeur, à la poésie.

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